
1865
accueil année précédente année suivante
31 janvier 1865 15 avril 1865 le grand projet 27 juillet 1865 8 août 1865 11 août 1865 13 septembre 1865
31 janvier 1865
Le Nouveau-Monde
Notre correspondant de Saint-Nazaire nous apprend que vendredi dernier, à trois heures, le steamer transatlantique français, le Nouveau-Monde, de 900 chevaux, a été lancé avec un plein succès du chantier de Penhouet
Le Nouveau-Monde fera le service de Saint-Nazaire à nos colonies des Antilles.
haut
15 avril 1865
TRANSFORMATION DE LA VILLE DE SAINT-NAZAIRE
PAR LA SOCIÉTÉ DES CRÉDITS GÉNÉRAUX
ACTUALITÉ (article du 15 avril 1865- Le Monde Illustré)
agrandissement
L'effet le plus immédiat du développement industriel et commercial, c'est de nécessiter la création de nouveaux centres de population. Il est extrêmement rare que les villes existantes répondent aux besoins et aux exigences des nouvelles industries ou du nouveau courant commercial ; c'est ainsi que Saint-Etienne a prospéré non loin de Lyon, que Tourcoing et Roubaix se sont élevées aux portes de Lille, et qu'aujourd'hui Saint-Nazaire est en voie de devenir un important entrepôt maritime.
Autrefois, avant l'emploi général de la vapeur, le déplacement s'opérait presque insensiblement et par l'initiative des habitants eux-mêmes. C'est ce qui a eu lieu pour les trois villes que nous avons choisies, pour les citer, au milieu de beaucoup d'autres , mais aujourd'hui, avec nos chemins de fer et nos paquebots, les efforts individuels sont tout à fait insuffisants, et c'est aux puissantes sociétés financières que revient le rôle d'improviser des villes, des monuments et des maisons pour les nouvelles populations qui abondent dans les endroits où leur intérêt les appelle. Paris, Lyon et Marseille ont rencontré des sociétés qui se sont chargées de leur embellissement et de leur transformation. Saint-Nazaire aussi a trouvé des initiateurs et la Société des crédits généraux de Saint-Nazaire vient de se constituer au capital de six millions, entièrement souscrits.
Pour expliquer notre dessin et faire comprendre à nos lecteurs tout l'intérêt qui se rattache à la transformation, ou plutôt à la création de la nouvelle ville, il nous est indispensable d'entrer dans quelques détails topographiques.
A l'embouchure de la Loire, sur la rive gauche, au bord même de l'Océan, existe une ville admirablement placée pour devenir le port que les besoins de la navigation réclament. C'était, il y a dix ans, le chef-lieu d'un canton à peu près inconnu du département de la Loire-Inférieure. Quelques maisons groupées autour d'une église sur les ruines d'un vieux château abritaient une population vivant de pêche et de pilotage, et les navires de long cours passaient, toutes voiles dehors, devant l'église et le môle de Saint-Nazaire sans jamais s'y arrêter.
En 1808, Napoléon Ier, dans un voyage qu'il fit dans la Loire-Inférieure, avait été frappé de la situation exceptionnelle de Saint Nazaire. Il vit que cette ville, située sur une presqu'île, se trouvait avoir à sa droite et à sa gauche deux anses d'une grande étendue dites de Pen-Houët et de la ville ès-Martin, faciles à transformer en ports magnifiques au moyen d'une simple digue. Il donna ordre d'étudier ce projet et les travaux, interrompus à la chute de l'empire, ne furent repris qu'en 1846; ils eurent pour résultat en 1857 l'inauguration d'un bassin à flot de 13 hectares de superficie sur 8 mètres de profondeur. Par suite de l'ouverture de ce premier bassin, la population de Saint-Nazaire, qui était de 2,500 habitants en 1857, s'est élevée à 6,000 âmes en 1859; aujourd'hui,-en 1865,- elle atteint le chiffre de 15,000 habitants environ.
Le mouvement du commerce maritime a suivi la progression de la population: presque nul en 1857, il atteignait, en 1858, c'est-à-dire dès la première année après l'ouverture du bassin à flot, le chiffre de 39,000 tonnes, pour dépasser en 1864, 500,000 tonnes, et il est à croire qu'en 1865 un nouvel accroissement aura lieu.
Dans ces chiffres authentiques, dont on peut contrôler l'exactitude aux bureaux de la Marine, ne sont pas compris les transports des paquebots transatlantiques.
Ils méritent cependant une mention particulière, car cette Compagnie emploie ou emploiera sous peu quatorze navires à vapeur, représentant 27,600 tonneaux et pouvant transporter deux mille sept cents passagers.
L'accroissement de la population et la progression du mouvement maritime à Saint-Nazaire ont été la con- séquence de la création d'un seul bassin de 13 hectares. Que sera-ce donc quand e port de commerce sera doté du second bassin de Pen-Houët, aujourd'hui en construction, qui couvrira 21 hectares de superficie et qui pourra contenir trois cent cinquante navires, en plus? Il est à présumer, si nous jugeons par analogie et par déduction, que l'ouverture de ce second bassin aura pour conséquence de doubler et même de tripler le chiffre de la population actuelle, et d'accroître dans la même proportion les résultats matériels du mouvement maritime.
Les bassins de commerce une fois construits demanderont, exigeront, comme complément indispensable, la création de vastes docks, magasins et entrepôts publics, établis dans les conditions les plus économiques et les plus commodes à la fois, où les marchandises importées puissent être reçues, gardées et livrées à peu de frais.
Plus ces frais seront légers, plus la marchandise abondera, et plus Saint-Nazaire acquerra de prépondérance commerciale.
Mais il ne faut pas croire que Saint-Nazaire avec ses quinze mille habitants soit déjà une ville, elle n'en a pas même l'apparence, elle n'est qu'un assemblage de D' sons avec une église, une mairie et une salle d'asile sans halles, sans marchés, sans abattoirs ni lavoirs publics, sans bourse, sans théâtre, etc. C'est-à-dire que rien n'existe, tout est à faire.
Il faut toutefois rendre justice au conseil municipal est disposé à écouter toute proposition tendant à l'amélioration de la ville. Il a déjà donné la concession du service des eaux, pour une durée de quatre-vingt- dix-neuf ans, et le privilège des halles, marchés, abattoirs, bains et lavoirs publics pour une durée de trente ans, à une compagnie par actions de formation récente à la Société des crédits généraux de Saint-Nazaire (société à responsabilité limitée), fondée au capital de 6 millions de francs. Cette Compagnie doit doter la ville de Sal Nazaire, non-seulement des établissements indispensables, mais encore de ceux qui doivent concourir à son embellissement. à Si le conseil municipal de Saint-Nazaire continue à donner son concours plein et entier à la Société des crédits généraux, nul doute que cette Compagnie ne parvienne à transformer avant peu en une ville régulièrement belle le Saint-Nazaire peu habitable que nous connaissons. Les administrateurs de la Compagnie disposent de ressources considérables et de moyens d'action très étendus.
On ne saurait trop encourager les entreprises qui ont pour but la prospérité du pays; nous donnons la vue d'une promenade publique qui va être créée sur les bords de la mer et celles des principaux monuments que la Société des Crédits généraux se propose d'élever à Saint-Nazaire.
MAXIME VAUVERT.
27 juillet 1865
nouveau service postal
C'est le 6 août prochain que la Compagnie générale transatlantique inaugure son nouveau service postal de Saint-Nazaire à Colon-Aspinwalt (isthme de Panama), touchant à la Martinique et à Sainte-Marthe (Nouvelle-Grenade).
Les paquebots de cette ligne arrivent à Colon le 29 de chaque mois, et en repartent le 1er, en retour sur la France.
Un service spécial établi par la Compagnie anglaise du Pacifique Sud correspond chaque mois à Panama, aux dates indiquées, avec le service français, et les passagers et les marchandises de l'Equateur, du Pérou et du Chili sont transportés sans arrêt, à destination, tant à l'aller qu'au retour.
Les Compagnies américaines qui desservent le Pacifique nord et l'Amérique centrale sont également en correspondance avec la ligne de Saint-Nazaire, et recevront régulièrement, dès le mois d'août, son tarif combiné, ses passagers et ses marchandises. Ainsi se trouvera organisée, à partir du 6 août.
haut
8 août 1865
pose du câble transatlantique
D'après les dernières nouvelles de Valentia (Irlande), on conserve peu d'espoir pour le succès de la pose du câble transatlantique. Une expérience tentée samedi dans la journée a constaté que l'isolement cessait, soit par rupture du câble, suit par une autre cause inconnue a 1250 milles de Valentia; jusqu'à cette distance donc le câble conserve sa perfection, mais tant que l'on n'aura point de nouvelles directes du Great-Eastern, les spéculations et les suggestions resteront sans utilité pratique. On pense qu'on parviendra a trouver la cause de l'interception aujourd'hui lundi.
On assure qu'il est question d'un nouveau câble transatlantique direct de France en Amérique il irait de Saint-Nazaire à Vera-Cruz, au Mexique
haut
11 août 1865
la France
Le steamer transatlantique la France a jeté l'ancre hier devant Saint-Nazaire. Parti de la Véra-Cruz le 16 juillet, il est arrivé avec une avance de sept jours sur la durée réglementaire de son trajet.
haut
13 septembre 1865
médailles offertes
Parmi les médailles offertes en prix aux régates de Saint-Nazaire, on en a remarqué une sur la face de laquelle, était représenté le profil du Prince impérial. Cette médaille est la première, croyons-nous, qui ait été frappée à l'effigie de Son Altesse Impériale pour être offerte en son nom.


