
1882
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21 mars 1882
Navire Proteus
Saint-Nazaire, 18 mars. Hier, entrait dans les bassins à flot de Saint-Nazaire le trois-mâts anglais Proteus, de Liverpool, jaugeant environ 1,800 tonneaux, sauvé en mer et remorqué par un petit navire de 500 tonneaux seulement, le René du port de Nantes.
Se trouvant ces jours derniers à 60 milles au large de Belle-Ile, le capitaine du René apercevait à peu de distance un navire voguant à l'aventure, toutes voiles dehors et n'ayant sur son pont qu'un chien qui, par son attitude, semblait hurler.
Intrigué de ne voir aucun matelot sur le pont, personne au gouvernail, le capitaine du Rend mit une de ses embarcations à la mer et chargea son second d'aller avec quatre hommes visiter le singulier équipage qui laissait ainsi son navire errer au gré des flots.
Arrivés près du navire, les marins du René lurent le nom Proteus et ils hélèrent à pleins poumons. Seul, le chien répondit. Ce que voyant, ils prirent le parti de monter à bord et grande fut leur surprise de trouver le navire anglais chargé de houille, en parfait état et bien approvisionné de vivres, complètement abandonné par son équipage.
Des traces de fumée sur les parois et les panneaux intérieurs font supposer qu'une détonation de feu grisou s'est produite dans la cale du navire (ces détonations sont fréquentes dans les navires chargés de charbon déterre), qu'un commencement d'incendie s'en est suivi et que le commandant et l'équipage, affolés, se sont jetés dans l'une des chaloupes du trois-mâts, et sont partis.
Les matelots du René ont donné le nom de Moïse au chien trouvé sur le pont du Proteus.
4 mai 1882
le Brick-goelette norvégien, Jil de Christiansand,
Le 28 avril, le Brick-goelette norvégien, Jil de Christiansand, allant de Dantzig a Nan tes, chargé de bois de chêne, â la consignation de M. Fortin, poussé par la tempête qui règne depuis plusieurs jours, s'est trouvé à l'entrée de la Loire sans pilote, dressé par la tempête et le courant du flot sur le banc du Grognard, où il a talonné longtemps et se voyant entraîné par le vent et le courant à la côte de Saint-Brévin, il a coupé son mât de misaine, et quelques Instants après une chaloupe de pilote s’est dirigée sur le navire et lui a donné un pilote ; peu après l’Abeille 17 lui a pris la remorque et l'a amené au bassin de Saint-Nazaire, où il est actuellement dans le bassin de Penhouet.
Le 29 avril, vers huit heures du matin, une gabarre chargée d'environ 70 tonneaux de houille, montant à la remorque d’un vapeur a sombré près des roches de la balise de Penhouet, au milieu du chenal de la Loire, par suite de la tempête et de la grosse mer.
Vers deux heures du soir, un trois-mâts allemand chargé d’arachides, se disposait à monter la Loire après avoir attendu une dizaine de jours le gros de l’eau ; étant en remorque des deux Abeilles 15 et 17. Les deux remorques du navire ont cassé par la force du vent et le navire a été aborder un trois-mâts norvégien, dans la collision ces deux navires se sont faits des avaries sérieuses : l’allemand à son beaupré cassé ainsi que sa poulaine et le petit mât du petit perroquet
30 avril 1882
31 mai 1882
naufrage
Si la flottille de plaisance française augmente chaque jour, elle fait aussi parfois des pertes cruelles.
Nous apprenons avec le plus grand regret la perte de la Mascotte, yawl de 20 tonneaux, du port de Paimpol, appartenant à M. F. Gicquel, qui a fait naufrage dans la nuit du 19 au 20 mai. La Mascotte était partie de Paimpol au commencement du mois pour faire une excursion sur les côtes de France et d'Espagne, et rentrait à Saint-Nazaire, venant de Lorient, lorsque, vers trois heures du matin, elle toucha sur la Basse-Leven, à 4 milles au large du Pouliguen.
La mer étant trop creuse pour que l'embarcation du yacht pût être utilisée. il y avait six personnes à bord M. Gicquel fit des signaux pour appeler le canot de sauvetage qui vint bientôt au secours des naufragés et put les recueillir tous sains et saufs.
La Mascotte, qui portait précédemment le nom de Rosalie et avait appartenu à M. Georges Brown, était de construction anglaise et datait de 1865.
28 juin 1882
LIBRE-PENSÉE
On nous écrit de Saint-Nazaire (Loire-Inférieure)
« Vendredi soir, une seconde réunion du groupe de la libre-pensée a eu lieu, salle Deau le bureau est définitivement formé, la Société est donc en vigueur il partir de ce jour. »
Nous avions récemment annoncé la fondation du groupe de Saint-Nazaire. nous sommes heureux d'apprendre le succès de l'œuvre entreprise par les républicains de cette républicaine cité.
2 octobre 1882
Le lancement impossible d'un navire Saint-Nazaire, 30 septembre
La tempête, commencée depuis deux jours, a rendu impossible, non seulement la pèche de la sardine, mais même le lancement de Uruguay, opération qui devait avoir lieu hier à Saint-Nazaire, et qui a dû être ajournée à cause de l'état de la mer
17 octobre 1882
Terrible coup de fusil
Saint-Nazaire. 15 octobre.
Un enfant de onze ans. Etienne Aoustin, a tué d'un coup de fusil, à bout portant, son jeune frère, âgé de dix-huit mois.
Le jeune Etienne a déclaré qu'il s'était emparé du fusil de son père, accroché à la cheminée, et qu'en s'amusant il avait, fait partir le coup qui a tué son petit frère.
Le petit meurtrier a été arrêté et conduit à la prison de Saint-Nazaire.
8 décembre 1882
INCENDIE D'UNE GABARRE
Saint-Nazaire, 6 décembre. - La nuit dernière, 300 tonneaux de pétrole, chargés sur une gabare, dans l'avant-port, ont pris feu L'huile minérale-a brûlé pendant deux heures dans les flancs du navire, puis la gabare ayant sombré, un immense brasier de pétrole a surnagé et, poussé par le flot, a remonté la Loire vers Paimbœuf.
Les navires en rade ont dû s'écarter pour laisser passer ce lac de feu.
Un gabarrier a été grièvement brûlé.
30 décembre 1882
Grève des chantiers de la Loire
Les ouvriers des chantiers de la Loire à Saint- Nazaire, dont nous avons annoncé la grève, ont quitté la travail au nombre da 1100. Ils demandent une augmentation de salaire et une diminution dans les heures de travail.



