
1870
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16 février 1870
COLLISION ENTRE DEUX TRAINS
Nous recevons de la Compagnie d'Orléans la note suivante
Hier, 13 févier, vers dix heures du matin, une collision entre deux trains a eu lieu près de Donges, sur la ligne de Savenay à Saint-Nazaire. Les voyageurs n'ont pas souffert, mais un chauffeur a été tué et sept autres agents ont été blessés.
Le service des trains, momentanément suspendu sur cette section, a été rétabli dans la soirée. Une enquête a été ouverte pour constater la cause de cet accident, à laquelle la rigueur de la température parait n'être pas étrangère. Nous trouvons dans le Phare de la Loire quelques détails sur ce triste accident.
Le chemin de fer de Nantes il Saint-Nazaire n'a qu'une voie. Par suite des neiges, l'arrivée du train express de Paris a subi hier un retard de plus d'une heure. Il est résulté que le train qui, d'ordinaire, part de Nantes jour Saint̃-Nazaire à sept heures dix, n'a quitté la pare que vers huit heures. Ce train arrive habitue le.ment à baint-Na/.aire à neuf heures vin Un autre part alors pour Nanties, trois minutes après, c'est-à-dire à neuf heures vingt-cinq.
Hier, ce dernier quitta la gare de Saint-Nazaire comme de coutume, mais des ordres avaient été donnés par le. télégraphe sur la ligne pour qu'on évitât une rencontre, en faisant garer l'un des trains en marche. On sait le reste. Une instruction est ouverte.
Le choc a été si violent, lors de la rencontre des convois, que les deux locomotives ont été presque entièrement broyées. Les foyers se touchaient presque.
Tout l'avant des machines est entièrement brisé, les fourguons des bagages des deux trains ont été également sur les tenders des machines.
Voici les noms des victimes
M. Granchamp, chauffeur du train venant de Saint-Nazaire, tué.
Blessés M. Legall, mécanicien du train venant de Saint-Nazaire; M. Rocher, mécanicien du train venant de Nantes; M. Bouvier, chauffeur du train venant de Nantes M. Doussard, chef de train venant de Saint-Nazaire; M. Bou cher, chef de train venant de Nantes.
Quatre gardes de frein et un graisseur, ont éprouvé ces contusions sans gravité.
Quatre des blessés sont rentrés à Nantes le même jour et trois autres ont du rentrer aujoud'hui.
Le chef de gare de Montoir à qui doit être imputée l'erreur qui a causé l'accident, a été arrêté.
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18 février 1870
accident du chemin de fer
M. Legall, mécanicien blessé dans le dernier accident du chemin de fer de Saint-Nazaire, vient de succomber.
Le chef de gare de Montoir a été remis en liberté.
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31 mai 1870
NAUFRAGE BEREZA
On écrit de Saint-Nazaire
Il y a quelques jours, le trois-mats-barque norvégien Beraza a fait naufrage par une violente tempête, à l'embouchure de la Loire. Il était sept heures du soir, lorsque nous entendîmes retentir le canon d'alarme du poste du secours de Saint-Marc, établi par la Société Centrale. Un quart d'heure après le canot de sauvetage prenait la mer, armé par les marins de la douane. Deux heures après, il rentrait, ramenant tout l'équipage du Beraza. composé de neuf hommes.
L'abordage avait offert de grandes difficultés. Au moment d'accoster, l'embarcation fut rejetée au large par un violent coup de mer qui brisa en même temps le mat de mizaine du Beraza. Néanmoins, il accosta de nouveau, et réussit à embarquer l'équipage; il était temps, car un second coup de mer tombant à bord causait trois avirons eu canot, l'enlevait au large, et quelques secondes après, le grand mat du navire s abattait à son tour.
En arrivant au poste de Saint-Marc, les naufragés ont reçu de la femme du patron tous les secours que nécessitait leur situation. Le capitaine norvégien ne tarissait pas d'éloges sur la conduite des sauveteurs, sans qui l'équipage eût péri.
Le canot était armé par Rastet, patron Le Blanc, sous-patron Pourreau, Fourage, Piron, Rousseau, Bonneau, Giraudot, Bomard, Hernel, matelots des douanes et Hervet, ancien marin habitant Saint-Marc.
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19 juin 1870
LA SÉCHERESSE ET LES RÉCOLTES
L'état des récoltes est toujours affaire du moment, d'autant plus que la sécheresse persiste. Néanmoins, il parait que les nouvelles des départements arrivées au ministère de l'agriculture portent que la récolte ne serait pas aussi mauvaise qu'on le disait.
Dans toute la petite vallée d'Aulne, en Normandie, depuis Mortemer jusqu'à Dieppe, les blés sont généralement beaux, et en ce moment l'épiage ainsi que la floraison s'effectuent dans de bonnes conditions. Les avoines, 3ans certaines localités, n'ont pas trop souffert, mais il serait temps que la température changeât et qu'un peu de pluie vint arroser les terre.
Dans la la récolte des fruits est, cette année, exceptionnelle; les cerises, les amandes, les olives abondent.
Les blés en terres fortes et en terres riches n'ont pas l'air de souffrir. Les pommes de terre payent encore de mine; on sait que cette plante n'est pas avide d'eau.
Dans la Gironde, on est en pleine fauchaison. Le rendement en foins, dans certains endroits, est à peine le tiers de l'année dernière. En général, il ne va pas à la moitié. La sécheresse continue et les sources tarissent. Les orges et les avoines épient partout elles brûleront s'il ne tombe pas d'eau d ici à peu de jours. Les blés ont une belle apparence. Les vignes sont en pleine floraison. Un nouvel orage a éclaté hier sur Lyon, avec accompagnement de grêle et de tonnerre. A Saint-Etienne du Rouvray (Eure), la majeure partie des puits sont taris.
A Rennes, le maire, en prévision de l'épuisement prochain des sources, vient de défendre à tous les industriels qui consomment une certaine quantité d'eau de s'approvisionner aux fontaines et puits situés à l'intérieur de la ville.
Ou écrit d'Agen que la moisson va commencer., et que le blé est, pour ainsi dire, cuit dans t'enveloppe de l'épi.
Dans la Savoie, l'état des récoltes est très compromis dans les basses vallées; mais dans les lieux humides, sur les coteaux et sur les montagnes, la situation est favorable.
Dans la Haute-Savoie, les récoltes des basses vallées sont très compromises. ll n'y a que les lieux naturellement humides qui aient lutté. jusqu'ici contre la sécheresse.
En résumé, la récolte a une bonne apparence de Paris à Orléans, d'Angoulême à Bordeaux, de Tours à Nantes et à Saint-Nazaire, de Paris à Sens, de Dijon à Lyon, de Bordeaux à Toulouse, de Paris à Boulogne mais elle s'annonce sous de mauvais auspices d'Orléans à Moulins, de Joigny à Dijon, et dans toutes les petites terres et les localités où le sol est mal labouré et mal fumé.
L'Algérie est mieux partagée que nous cette année. Il y a longtemps que la moisson n'avait été aussi abondante dans la colonie; les blés qu'on a coupés depuis une quinzaine de jours étaient magnifiques, surtout dans l'arrondissement de Blidah. Les orges ont été exceptionnellement productives. Quant aux avoines, jamais peut-être elles ne s'étaient présentées sous D'après les derniers avis d'Angleterre, les blés ont dans ce pays assez belle apparence. La pluie a commencé à tomber hier.
Dans la Russie méridionale, les champs sont magnifiques, et les cours ont légèrement fléchi à Odessa, en vue des grandes quantités de grains promises par les blés encore debout.
En Belgique, en Hollande, on estime qu'il y a assez de blés pour faire face aux besoins du pays, sans avoir recours aux demandes étrangères. Une lettre de Pesth annonce que la moisson est en pleine activité dans la Hongrie méridionale elle promet un rendement extraordinaire sous le double rapport de ia quantité §t de la qualité.
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22 juillet 1870
INCENDIE
Un incendie s'est déclaré cette nuit entre trois et quatre heures du matin, dans un des magasins de la Compagnie Générale Transatlantique, à Saint-Nazaire.
Sa construction en bois a fourni un facile aliment aux flammes, qui l'ont consumé en entier, sans que l'on ait pu sauver son contenu.
Ce magasin, isolé des autres parties de l'établissement de la Compagnie, contenait des Articles d'approvisionnement pour les atelirs et pour les paquebots de la Compagnie. La valeur des objets détruits est assez considérable, mais elle est couverte par des assurances. On ignore la cause de cet incendie
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