
1919
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3 janvier 1919
L'entretien des rues
La mairie de Saint-Nazaire nous fait parvenir le communiqué suivant:
La situation actuelle des rues de Saint-Nazaire qui inquiète à juste titre nos concitoyens a été l'objet de toute notre attention pendant la période que nous venons de traverser elle est la conséquence d'impossibilités matérielles.
D'accord avec les autorités françaises et américaines, nous avons élaboré un projet de réparation des chaussées, les rues, plus spécialement fréquentées par les ramions américains devaient être réparées par nos alliés, pendant que les autres le seraient par nos soins, à nos frais, avec des pierres fournies par l'armée et transportées par des camions américains.
L'effort des autorités militaires a dû, par suite de circonstances impérieuses de la guerre, se porter sur d'autres objets, et elles n'ont pu obtenir les plerres dont elles avaient besoin pour la tâche qu'elles avaient assumée, ni fournir à la ville celles nécessaires à l'entretien des rues restant à sa charge.
Sans entretien, soumises à une grande circulation pendant quatre années, mais exceptionnelle pendant la dernière, elles se sont usées tout en se maintenant en raison de la sécheresse. Aux premières pluies persistantes, elles se sont détrempées. Les vases, produits des matériaux usés, ont été refoulées et se sont accumulées sur les bords de la chaussée et dans les caniveaux.
D'autre part, l'arrosage eau salée, bien que très imparfait, permettait t'entraînement des vases à l'égout, mais par suite des besoins des troupes américaines, les canalisations d'eau salée ont été détournées de leur destination, pour leur utilisation à l'eau douce, de sorte que ces vases ne peuvent plus. sous peine d'obstruction des égouts, y être déversée. Telle est la situation actuelle.
De nouvelles démarches ont été faites auprès des autorités militaires françaises et américaines pour obtenir leur bienveillant concours. J'ai le ferme espoir que ce concours ne nous fera pas défaut et clue sous peu la situation sera améliorée.
Le maire, L. Brichaux
La situation que nous subissons depuis le commencement de la mauvaise saison est, en effet, intolérable. Nos chaussées sont de véritables marécages et l'on ne peut actuellement sortir dans la plupart des rues fréquentées de Saint-Nazaire sans être exposé à recevoir une boue infects que projettent la plupart du temps, sans souci du passant, les lourds véhicules qui sillonnent la ville il toute allure.
Nous sommes fort heureux d'enregistrer que cette question a préoccupé notre municipalité. Espérons qu'elle ne le perdra pas de vue et que dans un délai aussi rapproché que possible l'accord se sera fait entre elle et les autorités militaires sur le concours desquelles elle compte pour que la besogna de nettoyage qui s'impose et qui est de toute urgence, reçoive au plus tôt un commencement d'exécution.
3 janvier 1919
scène de ménage,
Plainte a été portée par la dame Rose M. lingère, rue de l'Hôtel DeVille, contre son mari, dont elle est séparée, qui est venu en état d'ivresse lui faire une scène et tout casser dans son atelier.
3 janvier 1919
des Rôdeurs
La patrouille franco-américaine a visité pendant la nuit plusieurs villas de Villes Martin quatre ou cinq nègres qui rôdaient par ̃là ont été emmenés à la Prévôté.
3 janvier 1919
fermeture tardive
Une contravention a été dressée contre la dame Dupon, débitante, rue de Méan, pour fermeture tardive.
3 janvier 1919
IL EST DÉFENDU DE DANSER.
Dans le débit de la dame Lalande-Lacroix, dans celui de la dame Hainqaux et dans l'estaminet de la demoiselle Célina Droron, en tout cinquante couples enlacés valsaient frénétiquement au son du piano mécanique. La maréchaussée, dont les hottes et les éperons sont ennemis de Terpsichore(1) intervint au beau milieu du bal et y mit fin, au nom des arrêtés.
(1) la Muse de la Danse. C'est une jeune fille, vive, enjouée, couronnée de guirlandes, et tenant une lyre au son de laquelle elle dirige en cadence tous ses pas. Certains auteurs en font la mère des sirènes.
4 janvier 1919
Un drame de la mer à Saint-Nazaire : Huit victimes
un drame de la mer s'est déroulé mercredi soir en rade de Saint-Nazaire.
Il était environ six heures et demie lorsque le capitaine du quatre-mâts latin « Montrose » venant de Paimbœuf et mouillé sur rade de Saint-Nazaire se disposait à regagner son bord en compagnie de sept hommes de son équipage sur un canot de son bâtiment par un gros temps avec vent de suroît.
le canot quitta la terre. Soudain au moment où il allait aborder le « Montrose », le canot fut pris dans un remous et chavira. Sans perdre une minute, le second du Montrose sejeta à la mer les ceintures de sauvetage et appela à l'aide. Malheureusement lorsque les secours arrivèrent il était trop tard et huit hommes avaient disparu. Les noms des victimes
Voici les noms des victimes:
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Porée, capitaine, de Cancale. Lucas, maître d'équipage, de Lannion.
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Evenou. maitre charpentier, de Paimpol.
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Berrnard. François, canonnier. de Brest
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Roscouët, Ange, matelot, de Vannes
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Edeen, Jean. matelot, de Brest
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Guillas, Jean, d'Auray,
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Lozahic, Alain, mousse, de Paimpol
5 janvier 1919
Mauvaise graine.
Henri Vilain et Pierre Cruchon, marins au 3e dépôt des équipages de ta flotte à Lorient, en prévention de Conseil guerre pour désertion. sont deux jeunes gens âgés de 18 ans dont le casier judiciaire est déjà émaillé de nombreuses condamnations
Ils ont à répondre devant le Tribunal correctionnel de vols commis au mois d'août dernier à l'hôtel de la Croix Verte, au préjudice des bonnes de cet établissement et alors qu'ils se trouvaient en état de désertion. Ils reconnaissent. l'un et l'autre, avec un certain cynisme les vols qui leur sont reprochés et qui sont particulièrement odieux, certaines victimes s'étant vu soustraire par ces deux chenapans toutes leurs économies. Pour éclairer le Tribunal sur la moralité de Cruchon, M. le Président croit devoir donner lecture d'une lettre écrite par le prévenu à sa mère qui fut interceptée par le gardien-chef de la maison d'arrêt de Saint-Nazaire. On y lit le passage suivant
"J'ai à l'heure actuelle dix-sept vols. soit par effraction ou escalade nocturne, soit dans les tiroirs caisse ou à l'esbroufe. Je suis donc un fieffé coquin et je suis assez intelligent pour le reconnaître."
Au cours de l'instruction Cruchon se fit passer pour irresponsable et M. le docteur Cullerre, médecin aliéniste à Nantes, fut commis pour l'examiner. L'honorable praticien conclu à son entière responsabilité.
En condamnant à trois années d'emprisonnement Vilain et. Cruchon, le Tribunal correctionnel les aura mis hors d'état de nuire pendant quelque temps du moins.
5 janvier 1919
Les violents.
La veuve Richard. 127 rue d'Anjou, a donné une poussée à sa voisine. la dame Théhaud. avec laquelle elle n'entretient pas de très bons rapports et cette dernière est tombée dans un baquet d'eau sale. Elle récolte francs d'amende.
Armand Bernard, manoeuvre. 14. rue Petiie-Bretagne récolte trois semaines d'emprisonnement pour avoir frappé les daines Prêchais et Hémonic, ses voisines.
5 janvier 1919
Les vols.
Louis Le Ferrer. 15 ans. riveur aux Chantiers de la Loire, a dérobé au préjudice de l'année américaine une quantité considérable de denrées et marchandises de toutes sortes qu'il apportait il sa mère. Jean Carrion, soldat au 11e d'infanterie. eut le tort de lui prêter la main pour soustraire une caisse de trente kilos de savon. Tous les deux sont traduits en correctionnel pour vol et la femme Le Ferrer pour recel ils sont tous condamné à 2 mois de prison. Seul Le Ferrec louis qui a commis des vols répétés ne bénéfice pas de la loi de sursis.
5 janvier 1919
Rodeuses.
Les filles Aline André et Caroline René qui exerçaient à Savenay une peu avouable profession et qui en tiraient, le plus clair de leurs revenus, sont comdamné la première à 3 moins de prison et la seconde à 2 mois, pour vagabondage.
5 janvier 1919
LE NOIR JOUE DU COUTEAU.
La fille Hervé Marie, 20 ans, rue Marceau a été frappée de plusieurs coups de couteau au sein gauche, par un noir martiniquais, nommé Narcisse de Chavigny, 20 ans, sans domicile fixe. Cet individu vivait, depuis trois mois aux crochets de la fille Hervé il l'a frappée parce qu'elle ne voulait plus lui donner d'argent. Les blessures de la victime sont assez sérieuses. De Chaviguy a été arrêté.
5 janvier 1919
UNE EXPLOSION A L'USINE ÉLECTRIQUE.
Mardi soir. vers 21 heures 20, une turbine à vapeur, actionnant un des alternateurs de l'usine électrique, à Penhouët, a fait explosion et a été complètement détruite. la violence de cette explosion a été telle que des débris métalliques projeté dans toutes 1es directions, ont crevé le toit et sont retombés sur des maisons voisines. Le sieur Beauregard, machiniste, a été atteint sur diverses parties du corps et grièvement blessé. Il a été transporté d'urgence en automobile à l'hôpital américain n°101.
Les dégâts matériels sont considérables On recherche les causes de ce déplorable accident.
6 janvier 1919
Plainte a été portée contre X.
Plainte a été portée contre X. par le sieur Léonard Rouly, employé des pompes funèbres, pour vol de 155 francs
Mme Lucie Alno, demeurant aux Carroix de Cuneix. a déclaré avoir constaté la disparition, en sortant de la mairie, de son sac à main contenant 300 francs.
6 janvier 1919
MAUVAISE MERE.
Une information est ouverte contre une femme S. demeurant à Méan, qui est accusée d'avoir poussé à la prostitution ses deux filles âgées de 18 et 15 ans et sa nièce, âgée de 16 ans. Les soldats étaient reçus à toute heure dans cette maison et la femme S. exigeait une partie de l'argent qu'ils remettaient aux jeunes filles.
7 janvier 1919
VOL.
M. René Houssin, camionneur à Trignac, a porté plainte contre une personne inconnue qui a dérobé une caisse de 20 kilos de gâteaux placée sur son camion, pendant qu'il était occupé chez un client. Une enquête est ouverte.
8 janvier 1919
DE MIEUX EN MIEUX-
Il y a quelques jours, arrivait en gare de Saint-Nazaire un chargéeent de trente fûts de bière destinés a M. Lepeltier, brasseur. Au moment de la livraison, on s'aperçut que neuf fûts. valant 1.270 troncs, manquaient à l'appel.
On apprit peu après que deux des fûts volés avaient été repêchés dans le bassin où ils flottaient complètement vide
Après ce vol qui dépasse en audace et en ... volume tous les précédents, il n'y a plus vraiment qu'à tirer l'échelle.
8 janvier 1919
COMMENCEMENT D'INCENDIE.
Un incendie s'est déclare, vers 7 heures du soir, dans une chambre située au 2e étage du n°141 de la rue de Nantes, habité madame veuve Charpentier. Le feu a été maîtrise au bout d'une demi-heure. Les dégâts sont peu importants.
9 janvier 1919
PERQUISITIONS
Sur ordre de l'autorisé militaire, des visites ont été opérées au domicile la dame Geneviève L. rue de Nantes, et chez la dame G. à la Croix de Méan. Une certaine quantité le denrées et marchandises de provenance- américaine y ont été trouvé«. Une enquête est ouverte.
9 janvier 1919
MAUVAIS CLIENT
Plainte a été porté par M. Théodore Jaunay restaurateur, Au Petit Déjeuner •, rue de Nantes, contre un marin américain qui l'a brutalement frappé d'un violent coup de poing av. visage, lui faisant une blessure sérieuse. parce que M. Jaunay refusait de lui servir de 1'alcool.
11 janvier 1919
vol de la poste
Dans la soirée du 20 novembre, un vol important de numéraire était commis à la recette des postes de Saint-Nazaire. Un individu se présentait au guichet de l'emprunt, frappait d'un vigoureux coup de poing la dame employée à ce guichet qui faisait précisément sa caisse à oe moment et il filait à toute allure après avoir fait main basse sur une somme de 6.650 francs,
L'auteur de ce vol audacieux était un nommé Jean Lebreton. dit Petit Rat, âgé de 17 ans, tourneur à Saint-Nazaire. Pour accomplir plus facilement son forfait et parer aux difficultés qui pourraient surgir, Lebreton avait posté aux abords de la poste des acolytes qui avaient pour mission de favoriser sa fuite et d'empêcher son arrestation en entravant. par exemple, l'aide qu'auraient pu porter les témoins de l'agression c'est le coup classique.
Aussitôt son coup fait, Lebreton partagea le produit du vol. Chollet, Raymond et David Joseph, reçurent 1.500 francs chacun. Le Perderel clément et Jérôme Ollivier, dont le rôle fut probablement moins efficace, ne touchèrent que 145 francs chacun. Lebreton garda le reste.
Puis, pour dépister les soupçons, la bande prit le train et fila dans diverses directions. Ils furent arrêtés à La Roche-sur-Yon, Brest et Lorient, L'un d'eux, un nommé Le Floch Sosthène, dit Maïti qui parait avoir joué dans cette affaire un rôle important, court encore.
Me Seguard a assumé la lourde tâche de défendre Lebreton, l'auteur principal du vol, et de son complice, Chollet
Me Caldairou présente la défense d'Ollivier, et Me Buon celle de Le Perderel.
Me Demangeot, substitut, prononce un réquisitoire sévère, notamment contre Lebreton contre David qui, de son propre aveu, a lui pire le vol, et contre Chollet, l'un des principaux comparses. Le ministère public ne s'oppose pas à ce qu'une peine plus légère soit appliquée à le Perderel et à Ollivler, don le rôle dans cette affaire n'est pas très bien défini, mais qui ont reçu, le sachant, des sommes dérobées.
Le tribunal prononce les condamnations sut vantes
Lebreton. David et Le Floch, cinq ans d'emprisonnent chacun; Chollet. huit mois; Ollivier et Le Perderel, chacun un mois de même peine.
Le sursis est accordé à Ollivier.
11 janvier 1919
LES PETITES MARCHANDES REPARAISSENT.
Les jeunes Marie B. 14 ans, et Georgette T. 12 ans. ont été surprises sur le quai où travaillent les noirs américains à qui elles vendaient des fruits, contravention a été dressée.
11 janvier 1919
LA GUERRE CONTRE L'ALCOOL
Pour avoir servi de l'alcool à des consommateurs la dame Neveu, rue de Nantes, 29. et la demoiselle Marguerite,bonne chez Rastel, quai Henri-Chevreau, ont été l'objet de contraventions.
11 janvier 1919
MENUS FAITS.
G. P. 38 ans. manœuvre, a été surpris volant des boittes de chevilles appartenant aux Américains, Procès-verbal a été dressé
11 janvier 1919
MENUS FAITS.
La gendarmerie maritime a arrêté nommé Redriguez, chauffeur d'un steamer américain, pour avoir déserté son navire.